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14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 15:36

 

 

Pierre Jonneaux a été le professeur de français qui m'a le plus marqué dans ma scolarité, car jonneauxc'est lui entre autres qui m'a incité à participer à la troupe de théâtre du Lycée Berthollet, et à faire, ainsi que Yves, Yvon, Max et moi, le stage de Voiron, auquel il participa également comme simple stagiaire, ce qui était gonflé pour l'époque , selon les dires admiratifs  et récents d'Yvon Achard avec lequel on évoquait au printemps dernier cette première rencontre. Malgré la camaraderie qui était née de ce stage, je n'oubliais pas le respect que je lui devais et l' estime que je lui dois encore. Aujourd'hui il nous fait un grand cadeau en racontant toute cette aventure théâtrale au Lycée dont je n'ai vécu qu'un petit épisode. Je lui laisse la parole, derrière le pédagogue, transparaît l'homme de coeur dont les réflexions et les expériences apportent à chacun.   

 

Pierre Jonneaux à Voiron © collection Rodien

  

 

 

THEATRE SCOLAIRE AU LYCEE BERTHOLLET (ANNECY)

 

 

ORIGINE  

Quand j’étais élève de première, j’ai tenu le rôle d’ARISTE, frère de CHRYSALE, dans les Femmes Savantes qu’un groupe d’élèves, sous la tutelle d’un professeur, a joué dans mon établissement scolaire. J’ai gardé un bon souvenir de cette expérience. Je n’avais qu’une ou deux dizaines de vers à prononcer, mais je connaissais la pièce pratiquement par cœur à force de répétitions ; et la nécessité d’affronter les regards d’une salle, pourtant complice, fut une épreuve stimulante. C’est pourquoi j’ai accepté avec un collègue de soutenir un groupe d’élèves de seconde, au lycée de Valenciennes où j’enseignais, quand ils nous ont demandé de les aider à monter une petite pièce de Molière, qu’ils ont jouée, dans des conditions très frustes, devant leurs camarades et quelques parents.

J’ai eu le tort de parler de cette expérience pédagogique à un collègue du Lycée Berthollet d’Annecy, où je suis arrivé à la rentrée 1963. Car c’est moi qu’on est venu solliciter lorsque le Conseil d’Etablissement a envisagé de proposer une activité « Théâtre » au Foyer des élèves en cette année 1963-64. J’ai pu accepter de tenter l’expérience parce que je ne serais pas seul pour animer le groupe : Monsieur LELANDAIS, surveillant Général (c’était alors le titre des conseillers principaux d’éducation), se joignait à moi, et il avait une certaine expérience du théâtre amateur, que je n’avais pas. C’est ainsi qu’a démarré le Groupe d’Art Dramatique du Lycée Berthollet, qui a vécu 14 ans. Rapidement, un second surveillant général nous a apporté son concours, Monsieur LE DILASSER, notamment pour ce qu’on pourrait appeler la régie.

 

LA PREMIERE ANNEE

Nous avons fait le choix de deux pièces pour employer le maximum d’élèves venus s’inscrire à cette activité : un acte de TOPAZE de Pagnol, et Monsieur de Pourceaugnac de Molière, bien sur sans les ballets. Mais il y avait trois rôles féminins et les établissements alors n’étaient pas mixtes. Il y avait pourtant, par je sais quel hasard, dans une classe particulière de 3 ème, une fille, qui accepta de se joindre au groupe. Je ne sais plus comment nous avons trouvé les deux autres rôles féminins ; sans doute par quelque complicité avec le Lycée de Filles, voisin (Lycée Raoul BLANCHARD). Il y avait des scènes en jargon picard, et d’autres en languedociens. Notre fille de Berthollet, pour se faciliter la tâche, fit traduire le picard en patois savoyard par sa grand-mère. Il parut nécessaire, pour motiver les jeunes comédiens et donner un but à leurs efforts, d’aboutir à une représentation. Le Lycée ne disposant alors d’aucune salle adéquate, le spectacle fut donné dans un établissement technique voisin, avec les moyens du bord, des élèves, des collègues et quelques parents.

Ainsi s’esquissa le schéma repris les années suivantes : appel aux candidats, choix d’une pièce, répartition des rôles, calendrier des répétitions, et à la fin représentation. Chacune de ces étapes soulevait des problèmes qu’il faut évoquer.

RECRUTEMENT- DISTRIBUTION

L’appel était lancé peu après la rentrée. Il y avait afflux de candidats. Il fallait assez rapidement choisir le programme, que nous ne fixions pas par avance pour mieux l’adapter aux circonstances. Cela n’allait pas sans difficultés : quelles pièces emploieraient le maximum de monde pour décevoir le moins d’amateurs ? Comment répartir les rôles judicieusement entre des élèves dont nous ne connaissions pas les possibilités ? Naturellement chacun voulait un grand et beau rôle. On faisait quelques bouts d’essai, puis il fallait trancher. Certains alors s’en allaient, il fallait réajuster la distribution, écarter une pièce et la remplacer par une autre. Tout cela dans le minimum de temps pour passer le plus vite possible au travail sérieux.

 

PROBLEME DES ROLES FEMININS

Certes il y avait toujours des filles au Lycée Raoul Blanchard tentées de venir se joindre au groupe. Mais il fallait une certaine diplomatie pour ne pas heurter l’administration du Lycée de filles et pour obtenir le consentement des parents. La seconde année, les représentations eurent lieu au Lycée Raoul Blanchard, qui disposait d’une salle commode, avec une scène. Cela fit de la publicité au groupe et facilita les rapports.

D’autre part, l’administration elle-même finit par écorner le principe de la non-mixité : en Terminale, il y avait pléthore de garçons en « Math-Elèm » à Berthollet et pléthore de fille à Blanchard en « Philo-lettres ». Un transfert des surplus se fit dans les deux sens ; et Berthollet vit ainsi arriver dans ses murs une ou deux dizaines de filles, que le groupe sollicita. Il y avait quelques problèmes annexes à résoudre : les répétitions ayant lieu le soir après le repas des internes, il fallait raccompagner les demoiselles à leur domicile, parfois éloigné.

La rentrée 1970 changea la donne, par la fusion des Lycées Berthollet et Blanchard, Blanchard devenant CES mixte 6e à 3e, et Berthollet Lycée mixte des secondes aux terminales, plus classes préparatoires. On passait à la mixité complète. Mais la fusion eut pour le groupe théâtral, des répercussions qui sont évoquées plus loin.

 

UN LOCAL A BERTHOLLET

A la rentrée de 1965, Berthollet disposa de nouveaux locaux. L’accroissement rapide des effectifs avait imposé la construction d’un nouveau bâtiment, « l’aile Brogny », sur trois étages avec sous-sol. Dans ce sous-sol on avait aménagé une salle assez vaste, dont le Foyer des élèves pouvait disposer. Une cabine de projection cinéma était prévue, mais pas de scène. Le groupe théâtral demanda qu’on en installe une, ce qui fut accordé. Mais la salle était oblongue et le plafond trop bas pour qu’on pût surélever beaucoup la scène qu’on construisit, et la seconde moitié des spectateurs n’avaient pas bonne vue de ce qui se jouait sur les planches. Il fallut encore négocier l’installation d’un rideau de scène et de quelques prises pour les éclairages. Il n’y avait guère de coulisses. Mais à l’arrière quelques locaux permettaient de ranger du matériel et servaient de séjour aux acteurs avant d’entrer en scène.

la-salle de berthollet

C’est dans cette salle que le groupe répéta et donna ses spectacles toutes les années suivantes. Mais là aussi il y eut des problèmes à régler. Les répétitions ayant lieu le soir après le repas des internes, se prolongeaient jusqu’à 21h30 ou 22  heures, d’octobre à mars-avril. Il fallait donc chauffer la salle et plusieurs fois il y eut des tensions avec l’intendance, qui voulait couper le chauffage un peu trop tôt pour nous.

 

LES REPETITIONS

Une fois le programme choisi et les rôles distribués, on dressait, au jugé, un calendrier des répétitions, deux fois par semaine : travail détaillé de tel fragment, enchaînements, etc.… Il fallait parfois le modifier: retard dans le travail, absence d’un comédien…

Heureusement, les fonctions de Monsieur LELANDAIS et de Monsieur LEDILASSER leur permettaient de contacter nos acteurs là où ils étaient dans le lycée, et de les informer rapidement des changements ; ce que j’aurais eu grand peine à faire, assujetti à mon horaire d’enseignement. Dans l’ensemble, malgré les difficultés inhérentes à toute vie de groupe, tout s’est toujours passé ou arrangé correctement, à cause de l’intérêt que les élèves prenaient à cette activité.

 

LES REPRESENTATIONS

Il a toujours paru nécessaire d’aboutir à une représentation publique : cela stimule les acteurs, donne un sens à leurs efforts, en est la récompense. Et le succès était là, puisque le public était prévenu favorablement. Il fallait donner deux ou trois représentations, en soirée, la salle accueillant au plus 150 à 200 personnes, avec une mauvaise visibilité pour les places arrière puisque le sol était plat.

On invitait les chefs d’établissement, des personnalités. Venaient les camarades, les parents, des professeurs… On fixait un petit prix d’entrée pour couvrir les frais. On ronéotait des programmes donnant la distribution et on les insérait dans des cartons que la professeur de dessin avait fait orner de figurines par ses élèves. Bref c’était une fête.

programme-1966--couvprogramme-1965--couv

La difficulté fut de trouver une date compatible avec le baccalauréat. Les vacances de printemps étaient alors traditionnellement accrochées à la date de Pâques : huit jours avant, huit jours après. Nous eûmes bien de la peine, une année à donner un spectacle correct après ces vacances : elles avaient démobilisé les acteurs, altéré les mémoires, cassé le rythme. C’est pourquoi ensuite le spectacle eut toujours lieu dans la semaine qui précédait ces vacances. Dans un troisième trimestre une petite fête réunissait tous les participants, acteurs, machinistes, habilleuses... Et l’en rappelait les grands moments et les émotions vécues.

 1968 durenmatt romulus le grand ( michel beretti)1968 durenmatt romulus le grand

                                               Dürrenmatt - Romulus Le Grand 1968 © Pierre Jonneaux

DECORS  COSTUMES

Dès le début, sous une forme fruste par manque de moyens, et du fait que nous ne jouions pas au Lycée, nous avons donné les représentations avec le minimum de décors et de costumes que les auteurs choisis supposaient (Molière, Marivaux, Labiche, Pagnol). Mais quand nous avons disposé de notre salle et que le choix s’est porté sur Madame Sans Gène de Sardou, la nécessité s’est imposée de passer à un degré supérieur, puisque la distribution était nombreuse et le milieu princier, à forte couleur historique. C’est ici que Monsieur LDILASSER a pris un rôle majeur : il s’est chargé de la régie avec un groupe d’élèves qui s’est consacré à ces tâches, y apportant non seulement la main d’œuvre, mais d’utiles suggestions. Le Foyer a avancé les fonds qui ont permis d’acquérir le matériel : bois, tissus, équipement électrique… D’année en année le stock s’est accru et a trouvé rangement dans les locaux derrière la scène. Monsieur LEDILASSER  a même réussi plusieurs fois à nous procurer des articles complémentaires prêtés par un antiquaire.

Pour les costumes, il a fallu en louer à Genève, avec tous les problèmes à résoudre pour le transport et avec la douane. D’autres costumes ont été fabriqués  notamment par Madame LELANDAIS avec des tissus achetés. La lingère du Lycée Madame DELEAN a accepté de les conserver dans ses locaux et de veiller à leur entretien.

C’est ainsi que le groupe s’est étoffé d’une équipe technique d’éclairagistes, de machinistes, d’habilleuses, de maquilleuses…très affairées dans les dernières répétitions et lors des spectacles.

 le revizor

le revizor mars 1970le revizo mars 1970 - 2

                                                                  Gogol - Le Revizor 1970 © Pierre Jonneaux

PROBLEMES FINANCIERS

Le Foyer des élèves était notre banquier. Géré par des internes sous le contrôle d’adultes, il disposait d’argent puisqu’il tenait dans le Lycée, aux récréations, commerce de biscuits, bonbons, boissons et petites fournitures scolaires. Il pourvoyait à nos dépenses et nous le remboursions avec le prix des entrées que nous avions institué pour couvrir nos frais, parfois assez importants. Les comptes furent toujours équilibrés, et il est assez souvent arrivé, grâce au matériel conservé d’année en année, que nous reversions au Foyer des sommes supérieures à nos dépenses.

 

 

LA FIN DE MA PARTICIPATION

Le groupe avait déjà perdu la précieuse collaboration de Monsieur LELANDAIS, parti en 1970 à Montpellier. J’avais alors reçu le renfort d’une collègue venue du Lycée de filles avec la fusion dont j’ai parlé : Rolande TABOULET, qui a assuré la survie de l’entreprise après mon départ.

Deux facteurs ont alors contribué à me faire abandonner le navire. Berthollet, devenu second cycle mixte s’était augmenté de classes préparatoires, qui ont connu un rapide développement. J’ai été appelé à y enseigner, d’abord en Math sup et Spé, puis en Lettres Sup et dans les prépas HEC, ce qui accroissait ma charge de travail. En même temps, j’ai participé en 1971 à la création à Annecy d’une association culturelle qui a bientôt été reconnue par la Municipalité  et par le Ministère de la Culture comme «  Centre d’action Culturelle » subventionné : diffusion de spectacles vivants, cinéma, cellules d’animation…Plusieurs milliers d’adhérents… L’aboutissement a été l’ouverture du centre Bonlieu, au cœur de la ville, avec deux salles, l’une de 1000 places, l’autre de 250. Membre du comité directeur de l’association de gestion, je n’avais plus de temps disponible pour le groupe théâtral du Lycée. Et j’ai cessé de m’en occuper après  1973.

Dans mes nouvelles fonctions, j’ai veillé à ce que les élèves de Berthollet et des autres établissements, aient un accès privilégié aux spectacles, notamment de théâtre, donnés dans le centre, ce qui correspondait d’ailleurs aux missions du centre et aux options du Directeur. Nous avons du reste renoncé aux « matinées scolaires », qui sont plus souvent des moments de récréation qu’une véritable initiation au théâtre. Nous avons choisi de traiter les élèves en spectateurs comme les autres, en mêlant l’effectif de deux ou trois classes aux séances ordinaires. Chaque année, des propositions étaient faites aux professeurs de Lettres qui se répartissaient les places disponibles (à prix très réduit) : ils pouvaient ainsi intégrer les œuvres présentées à leur programme de travail de l’année.

 

LA FIN DU GROUPE

Le groupe a encore vécu trois ans et a même commencé à fonctionner une quatrième année, mais sans pouvoir aboutir  à une représentation. La cause majeure de sa disparition a été, je crois, la mutation introduite par la fusion de 1970. La vie du Lycée en a été profondément transformée. Les classes préparatoires se sont développées et l’internat du second cycle a pratiquement disparu au profit de l’internat post-baccalauréat. Des Lycées s’étant ouverts ailleurs dans le département, il y avait du reste de moins en moins d’internes du second cycle, et le Foyer des élèves à disparu.

Il y eut encore quelques ateliers, dans une classe ou une autre, à l’initiative d’un collègue, mais sans aboutissement à l’échelle du Lycée. Ultérieurement un annécien qui dirigeait en professionnel un groupe théâtral, Philippe ROMAN, est venu animer un atelier pendant quelques années.

Peut-être peut-on considérer que la véritable suite fut la création de l’option théâtre (section A3) au Lycée, à la rentrée 1984. Elle fut prise en mains sur les trois niveaux (2e, 1er, et terminale) par une jeune collègue dynamique. Le travail dans ces classes est d’une toute autre ambition que le pur amateurisme de notre groupe. Il ne s’agit pas de former des acteurs ou de futurs professionnels, mais de donner une culture spécifique. On peut, à la rigueur, aboutir à un petit spectacle de fin d’année. Mais il y a un programme à suivre, avec sanction au baccalauréat : les formes théâtrales, les techniques, l’histoire du théâtre, etc.…, avec des travaux spécifiques. Mais le  Lycée Berthollet n’a pas conservé cette option : elle a été mutée, avec la collègue qui s’en occupait, au Lycée Baudelaire qui s’est ouvert à Cran-Gevrier en 1989.

affiche

 

UN BILAN ?

De fait, on ne peut pas considérer comme du vrai théâtre les productions du groupe de Berthollet, quels qu’en aient été les mérites, du reste variables. Les « acteurs » apprenaient leur rôle en quelques semaines, sans véritable préparation et ne faisaient que passer, prenant au mieux un autre rôle une seconde année. Et nous les animateurs, nous étions loin d’être vraiment compétents. Pour tenter quelque peu de combler les lacunes, j’ai fait dans l’été 1965, un stage organisé à Voiron, par le Ministère de la jeunesse et des Sports ; et j’y ai emmené trois des jeunes acteurs du groupe que la chose intéressait. Les animateurs Monsieur RODIEN et Madame CLERGUE, étaient dynamiques et compétents. Mais il m’en aurait fallu beaucoup plus pour être valablement formé. Du moins, cela m’a donné un peu de recul et conduit à quelques réflexions utiles.

Malgré toutes ces insuffisances, je rois que le bout d’essai avait pour les élèves une réelle valeur. Il y avait l’effort de mémoire, la connaissance d’un texte entier et non des morceaux choisis. Il y avait l’acquisition d’une certaine maîtrise de soi en scène (recherche d’attitudes participantes, même quand on est muet, absence de gestes parasites, etc.…). Il y avait le trac à vaincre, l’affrontement d’un public. Il y avait (je l’espère en tout cas) la découverte que le théâtre c’est une tout autre dimension qu’un texte imprimé qu’on dépèce en classe dans des explications. Et puis je crois aussi, l’esprit d’équipe, comme les sports collectifs, malgré l’allure de « vedette » que peut prendre tel ou tel dans un rôle.

Monsieur LELANDAIS  a compté que plus d’une centaine d’élèves avaient joué sur la scène. Je ne sais pas ce que tous sont devenus. Mais de fait quelques uns ont été assez marqués par l’expérience pour continuer à pratiquer le théâtre en amateurs. Je tiens à nommer l’un d’entre eux malheureusement mort très jeune : Jean-Pierre BONNEFOY. Après le Lycée, il a monté un groupe avec quelques-uns de ses camarades. De là, il est entré dans l’association de gestion du Centre d’Action Culturelle dont j’ai parlé, en est devenu président à 25 ans et l’est resté pendant 10 ans, de 1973 à 1983.

Un bila personnel aussi ? Je n’ai été qu’une fois acteur, dans un rôle secondaire et dans mon adolescence. Finalement, je n’ai jamais fait de théâtre, j’ai tout au plus aidé à en faire. Mais ce regard de biais m’a conduit à une foule de réflexions sur cet art majeur. Je suis devenu un tout autre spectateur, j’ai mieux prêté attention à la façon dont le spectacle est réalisé, à mieux apprécier les différences de style. Comme professeur, tout en continuant à faire le travail scolaire classique, j’ai toujours essayé de faire pressentir la dimension scénique des œuvres et engagé les élèves à aller voir des pièces de théâtre, persuadé que Molière a raison quand il dit dans l’avertissement de l’ Amour médecin :

«  On sait bien que les comédies ne sont faites que pour être jouées ; et je ne conseille de lire celle-ci qu’aux personnes qui ont des yeux pour découvrit, dans la lecture, tout le jeu du théâtre. »

 

 

Pierre  JONNEAUX

MAI 2011

 

 

LISTE DES PIECES REPRESENTEES

PAR LE GROUPE THEÂTRE DU LYCEE BERTHOLLET

 

 

1963-1964               MOLIERE    Monsieur de Pourceaugnac (sans les ballets)

                                PAGNOL    Topaze (premier acte)

 

1964-1965              MOLIERE  Le Mariage forcé

                               MARIVAUX  L’épreuve

                               LABICHE     La main leste

 

1965-1966              SARDOU     Madame Sans Gène

 

1966-1967              T.BERNARD   L’anglais tel qu’on le parle

                               HUSSON         Le système Fabrizzi

 

1967-1968              DÜRRENMATT   Romulus le Grand

 

1968-1969              GIRAUDOUX   L’Apollon de Bellac

                               GIRAUDOUX   Le supplément au voyage de Cook

 

1969-1970             GOGOL           Le Revizor

 

1970-1971            CAMUS          Caligula

 

1971-1972             M. FRISCH     La grande muraille

 

1972-1973             GIRAUDOUX    La guerre de Troie n’aura pas lieu

 

 1973-1974            SARTRE          Huis Clos

                               J.ROMAINS   Knock

 

 1974-1975             ANOUILH      Le voyageur sans bagages

 

1975-1976              MARIVAUX  La colonie

                               J.B. PRIESLEY    La rose et la couronne

 

 1976-1977            MOLIERE   Georges Dandin

                                                  (Préparé mais sans aboutir à une représentation)

 

 

 

Qu'il me soit permis de faire un petit clin d'oeil à Catherine Molinié que j'ai reconnue dans la photo du Revizor. Elle a participé à La Hobereaute montée dans le cadre du Théâtre du Coryphée et  je l'ai revue récemment sur une photo de Voiron ( qui sera bientôt mise en ligne).

  molinier

 

MOLINIER 2jonneaux008

 

    catherine molinié

 

 

 

 

 

 

 

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commentaires

M
Assez ému par la lecture de ces souvenirs de Pierre Jonneaux, mon ancien professeur du Lycée Berthollet. J'ai joué le cardinal dans "Le Système Fabrizzi" et l'empereur dans "Romulus le Grand". Grâce à lui et à M. Lelandais, j'ai pu participer à un stage à Thonon qui m'a ouvert la voie au métier que j'exerce : écrivain de théâtre. Aujourd'hui j'ai écrit plus d'une centaine de textes de théâtre, tous représentés, et c'est à ces enseignants passionnés que je le dois.
Répondre
M
Bonjour,<br /> Pierre Jonneaux, farouchement hostile à internet, ne pourra pas lire votre commentaire. Vous pouvez lui faire part de votre sympathique hommage par voie épistolaire. Son adresse est sur les pages blanches. Quand à André Lelandais, j'ai une vieille adresse internet dont j'ignore si elle est encotre active : papibarbu@wanadoo.fr<br /> Cordialement

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